L’animisme, le brahmanisme et le bouddhisme sont les trois grande religions au Cambodge. L’animisme lui permet d’expliquer et d’organiser sa vie en ce bas-monde. Le bouddhisme l’aide à espérer dans un futur meilleur. Le brahmanisme reste le cadre et le support de plusieurs rituels.
La religion du Cambodge: le bouddhisme khmer fut et est encore la base et le ciment de la société khmère. La pagode est le seul lieu de brassage de la population masculine, le seul centre d’enseignement, le seul conservatoire de traditions et de textes, le seul centre de diffusion d’une culture commune… Être Khmer, c’est être bouddhiste et sans le bouddhisme, le Cambodge n’existerait pas.
Pour mémoire, un culte d’origine brahmaniste angkorien, le culte des BAKU est conservé au Palais pour l’exercice des cérémonies royales, la détermination des “bonnes” dates, tirer les horoscopes. (Il en est de même à la cour de Thaïlande).
A noter cependant qu’au Cambodge, deux baku seulement ont survécu aux événements…” Les baku actuels ne sont plus les dépositaires jaloux d’aucun secret et leurs rituels sont devenus misérables. L’oubli, l’éloignement des sources et la violence des événements ont abouti, au cours des siècles, à un simulacre presque complet. […] Gardiens dans l’imaginaire des Khmers, du trésor des dieux les plus anciennement honorés dans le royaume, les baku n’ont conservé aujourd’hui sur leur autel qu’une collection de statues de mauvaise facture, presque toutes modernes et d’origine siamoise…” (O.de Bernon)
Les bouddhismes
Il convient d’ajouter que le Bouddhisme est la seule religion qui se soit propagée par la prédication sans avoir à faire usage des armes…
Mais c’est plus d’une morale que d’une religion.
Le Bouddha “l’homme qui a connu l’Illumination” est une appellation génèrique qui recouvre plusieurs saints hommes. Mais, généralement, ce terme fait référence à Gautama Siddarta qui serait né vers 543 avant Jésus Christ en Inde (époque de Confucius en Chine et cent ans avant Socrate).
Comme le Christ, le Bouddha n’a pas laissé d’écrit.
L’intuition de la religion du Bouddha est que tout ici-bas n’est que souffrance; or la dernière est le résultat obligatoire du désir, de l’ignorance et de la haine. Vivre, c’est désirer, c’est donc souffrir. Pour bien vivre, l’homme doit s’efforcer d’annihiler tout désir, devenir maître de lui, pratiquer la douceur et la bienveillance vis à vis d’autrui. Détacher et renoncer sont les valeurs suprêmes, mais il faudra plusieurs existences pour atteindre l’état de repos parfait, le Nirvana.
La doctrine bouddhique consiste à reconnaître l’éminente valeur de trois “Joyaux” qui sont trois “refuges”: leBouddha, son dharma (ou sa Loi, exprimée dans le Tripitaka) et la sangha (la communauté bouddhique). Mais elle conserve aussi les vielles théories indiennes de la transmigration (Samsara) et du Karma.
Depuis le XVI ème siècle le Bouddhisme khmer est un Bouddhisme Theravadin mâtiné de quelques dieux du panthéon brahmanique qui, semble-t-il, ont laissé une frayeur particulière et tenace auprès des populations. Au cours des temps, les moines ont su aussi intégrer les Neak ta dont tout Khmer respecte les pouvoirs surnaturels.
L’animisme ou le culte des neak ta, les génies protecteurs du territoire
Le Khmer possède beaucoup de panthéons de divinités. Toutes ces divinités vivent en bonne harmonie, si ce n’est en symbiose avec le Bouddhisme. Citons:
– Représentations des éléments: eau, sol, soleil, lune… – Dieux et déesses du panthéon indien: Indra, Vishnou, Civa, Ganeça… – Animaux naturels: crocodile, serpent, taureau, naga, garuda, yaksa… – Esprits en général.
– Neak ta.
Villages et zones cultivées sont placés sous la protection de divinités. Respectés en tous temps, les Neak ta sont honorés lorsqu’il y a sécheresse ou épidémie. Le culte commun des Neak ta est resté très présent jusqu’aux années 1970. Aujourd’hui il relève plutôt de croyances individuelles aux génies et à la magie…